Voici le premier chapitre d une histoire que j'ai écrite il y a un bout de temps déjà, et que j'avais envie de ressortir du tiroir, Je reprendrai aussi les quelques illustrations qui accompagnent. A la base je l'ai écrite pour animer un forum de musiciens.
CHAPITRE UN
-Pélomée?
- Non. Mélopée.
- Grand – Père, j'ai pas sommeil ! Raconte – moi !
- Non, il est tard et ta mère va me gronder si je te fais veiller tard.
Elle ne voudra plus que tu viennes en vacances chez ton vieux grand
père.
- Demain, on regardera quand même les étoiles, dis?
- Demain, c'est le jour du bal des étoiles filantes... Et rien au monde ne nous empêchera de voir ça!
Edgard
se tourna vers le vélustre qui donnait sur la terrasse du toit. Il
sourit en faisant pétiller ses yeux derrière le reflet des étoiles dans
les verres épais de ses antiques lunettes. Ilina le regarda en tirant
sur les élastiques de ses tresses pour les défaire. Puis suivit son
regard vers le vélustre. Et s'endormit.
La goutte de rosée sur
la pointe de la brindille d'herbe semblait suspendue pour l'éternité.
Les premiers rayons de soleil s'apprêtait à l'illumer de milles feux...
- Grand père! Grand père!
Ilina dévalait la colline.
Elle trébucha.
Elle roula.
C'est
une Ilina au visage couvert de boue, les couettes pleines de brins d'
herbes et la peau bouffie par l'effort qui se présenta vaillamment
devant la silhouette du viel homme. Elle frotta ses genoux verts –
marrons – rouges pour se donner un air présentable.
Il ne bougea pas.
Ne prononça pas un mot.
Ilina s'impatienta.
- Grand père!!!
Silence.
Il
continua de peindre. Perchée sur son tabouret – une souche polie par
plus de cinquante ans d'observation de la nature - il plissa les yeux.
Il fit mine de tiquer, le pinceau continuant de danser sur la toile.
- Ne t'ai – je pas déjà dit qu'il ne faut pas déranger un peintre quand il peint?
Ilina baissa la tête et dit en se tortillant les mains:
- Je suis désolée grand père.
Elle soupira. Il sourit dans sa barbe et attendit la suite.
Elle releva les yeux, pris un grand élan d'inspiration et sortit tout d'un coup:
- Tumadiquetumeraconterailhistoiredemélopééééééésteupléééé !
Il rit doucement.
-Shuuuut!
Elle pinça les lèvres et croisa les bras.
- Écoute . Cette mésange a plein de choses à te raconter elle aussi...
Elle
le regarda d'un œil torve puis elle tourna les yeux vers le chant
mélodieux. Elle ferma les yeux et s'assit sur une branche qui poussait
de la souche, sur le coté. Elle poussait à l'horizontale, parfait pour
les siestes, à l'occasion.
Ils écoutèrent en silence les notes
cristallines. Emportées par le vent, survolants les pétales, caressant
les herbes ondulantes et berçant leurs cœurs.
Quand ce fut finit, le vieil homme commença son récit.
- C'est une très vieille légende...
- Plus vieille que toi?
- Ah! Ah! Oui... bien plus vieille! C'est un monde qui vit,
parmi ces étoiles, là haut, loin, très loin... Une Terre comme la nôtre,
mais un rien différent. Une Terre qui écoute tous les chants de
l'Univers , les chants des rayons du soleil , du scintillement des
comètes, du vent sur les dunes de Mars, et de notre petit oiseau.
Ses habitants célèbrent son esprit en entonnant les chants les plus purs.
- Moi aussi je peux faire un chant, grand père? On a appris une nouvelle chanson hier, avec Sœur Élisabeth.
- Si tu veux ma chérie.
Il
posa son pinceau et attendit, les yeux attendris. Elle commença son
chant, ajoutant son chœur à celui des oiseaux. Le chant, pur et léger
comme des flocons de neige, s'envola délicatement. Bientôt , une aura de
lumière l'entoura, comme un ange, elle continua. Des larmes perlèrent
aux yeux du Grand Père.
La Lumière prit toute la place. Le chant s'arrêta.
Le néant fit place.
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